Montréal Insolite : Guide de la vie nocturne alternative de 1974. Première partie.
LES PETITES FEMMES…
“Chauffeur, sais-tu où on peut trouver des femmes?”
“Non, C…… Drapeau a fermé la ville!”
Y’a plus rien qui marche!
Dans toutes les villes du monde, si un mâle veut avoir “une partie de plaisir” il peut s’adresser à un chauffeur de taxi qui saura le diriger au bon endroit.
A Montréal, ce système ne fonctionne plus depuis déjà belle lurette…. et à part quelques spécialistes qui “travaillent” surtout le Centre-ville et qui sont véritablement des “pimps” motorisés et licenciés par la cité, il faut être vraiment chanceux pour trouver un chauffeur de taxi qui pourra vous diriger vers ce que la Loi appelle “une maison de débauche”!
Cela ne veut pas dire cependant qu’il est impossible de se payer du bon temps à Montréal! Loin de là…. Les méthodes employées sont cependant différentes.
Si vous avez la bonne fortune d’être logé dans l’un des gros hôtels du Centre-ville, un généreux pourboire au bon chasseur ou au bon barman peut facilement servir de Sésame. Quelques-uns de ces messieurs sont très discrets et ils connaissent les numéros de téléphone particulier des plus célèbres “call-girls” de la Métropole. Il s’agit de laisser percer vos intentions licencieuses et d’être prêt à payer une petite fortune. Vous aurez droit alors, à une fille racée que vous amènerez dîner dans un restaurant huppé…. et en fin de soirée, elle aboutira directement dans votre lit, pour la nuit, si vous le désirez. Le tarif: de $200.00 à $300.00 pour la fille…. plus une centaine de dollars pour le souper au champagne. Ce qui n’est pas à la portée de toutes les bourses!
Si vous savez marchander et si vous vous montrez gentil, vous pourrez peut-être convaincre la fille de subir “vos hommages” pour la somme de $100.00…. jamais moins. Mais, vous risquez qu’elle fasse l’amour à contre-coeur et qu’elle désire vous expédier en moins de 20 minutes! Ces filles de race sont gâtées…. et elles aiment être traitées comme des reines. Elles se contentent de “faire” trois ou quatre clients par semaine…. mais, il faut que ces messieurs soient prêts à payer le gros prix.
Evidemment, le commun des mortels ne peut se payer telles “pépées”…. pas plus que le commun des mortels ne peu épouser une Gina Lolobrigida, une Brigitte Bardot ou une Elaine Bédardü! Avec un peu d’insistance, un chasseur d’hôtel pourra vous diriger vers des filles moins coûteuses…. Dans tels cas, le tarif normal est de $50.00 pour une heure. Ce sont là les méthodes usuelles d’opération…. partout dans le monde!
Dans quelques bars du Centre-ville, il est possible de lever une fille raisonnable qui se fera un plaisir de conjuguer le verbe aimer à tous les temps…. et à toutes les sauces. Dans tels cas, le tarif usuel est de $35.00 à $75.00 dépendant de vos goûts et exigences.
A ces endroits, ou sur la rue il est aussi possible de rencontrer un souteneur qui se fera un plaisir d’arranger les choses pour vous. Dans toutes les villes du monde, on opère de cette façon…. A Montréal, telles opérations sont extrêmement discrètes, car on craint beaucoup la police! Spécialement dans les bars…. où l’on se permet telles incartades à la Loi.
Fait à signaler, les grands hôtels sont exempts de telles pressions policières. Et de mémoire d’homme, on ne se souvient pas d’un cas où un chasseur ou un barman ait été accusé d’avoir dirigé un client vers une maison de débauche! Ces méthodes normales sont cependant désuètes et pour qui sait se débrouiller, Montréal offre des aventures beaucoup plus intéressantes.
Dans le Centre-ville, il existe de nombreuses discothèques, fréquentées par des filles à la cuisse accueillante, qui n’hésitent pas pour un léger supplément, à faire l’amour moyen- nant espèces sonnantes et trébuchantes.
Dans certains établissements, on peut trouver de tout…. la professionnelle, qui y fait un discret racolage; la fille facile, qui veut arrondir le contenu de son sac à main; la nymphomane, en
mal d’aventures; etc. Et, avec un peu de chance et de charme naturel…. on peut s’en tirer en payant les consommations…. et un fin gueuleton pour terminer la soirée. Mais, c’est là l’exception plus que la règle. Le visiteur qui ne passe que quelques jours dans la Métropole, ne peut faire la cour à une belle fille et l’amener rapidement à céder à ses avances. A moins d’être un séducteur né! Ce qui est loin d’être le lot de tous les mâles. Il faut donc se résoudre à payer. Heureusement qu’il y a les petites annonces de Montréal-Matin, qui ne coûtent pas chères et rapportent bien.
Depuis quelques années, en effet, nos belles de nuit montréalaises, habilement conseillées par un brillant avocat, ont trouvé un moyen infaillible de contourner la Loi…. et même d’offrir leurs services par l’entremise d’annonces dans les journaux. Et, celui qui sait lire avec attention les petites annonces paraissant sous la rubrique 720 dans Montréal-Matin ou encore la rubrique 812 du Journal de Montréal peut s’amuser durant de longues semaines.
On ignore trop souvent que la prostitution n’est pas illégale au Canada. Si tel était le cas, les maîtresses de nos hommes d’affaires et les secrétaires mini-jupées qui se laissent facilement séduire par le patron pourraient avoir des problèmes. Ce qui est nettement illégal, c’est le racolage et la tenue d’une maison de débauche. Les échanges intimes entre un homme et une femme, dans le secret de l’alcôve, ne sont pas du ressort de la Loi. Se servant de cette lacune, certaines filles ont vite fait de lancer un service de massage à domicile…. à l’hôtel…. ou au motel. Le client se rend dans un motel, loue une chambre, puis téléphone à la masseuse…. qui arrive à toute vitesse. Le tarif pour un massage est de $15.00 et il ne s’agit que de montrer à la fille quelques billets verts pour qu’elle laisse tomber mini-jupe, culotte et soutien-gorge et vous masse avec d’autres muscles que ceux de ses mains.
MASSEUSES, HOTESSES, ESCORTES, ET CLIENTS…
Malheureusement cette méthode n’était pas très au point et certaines filles furent accusées d’avoir pratiqué sans permis le métier de masseuse. Elles dûrent payer une amende de $10.00.
Très vite les masseuses se muèrent en hôtesses, escortes, ou encore en “guides touristiques.” Cette nouvelle méthode d’opération a un énorme avantage…. Le client peut maintenant choisir l’élue de son coeur qui l’accompagnera dans une tournée des grands ducs! Il suffit de placer un appel téléphonique auprès de l’agence. On est immédiatement invité à visiter les lieux pour y choisir celle qui aurait le plaisir de vous guider dans les méandres de la Métropole. Le tarif officiel est de $15.00 pour deux heures, et cette somme est versée comptant au représentant de l’agence. On prend ensuite rendez-vous avec la jeune hôtesse…. qui se laisse facilement conduire au premier motel, où, moyennant la somme de $35.00 elle est prête à écarter ses fines jambes et à laisser la nature suivre son cours… (1)
Pour ceux qui recherchent l’insolite, certaines de ces hôtesses accepteront de convoquer une compagne qu’il faudra payer naturellement et vous pourrez ainsi connaître les délices de l’amour à trois…. avec toutes ses variantes! Actuellement, il existe à Montréal au moins quatre agences de ce type, employant une dizaine de filles chacune….
Fait à remarquer, la plupart de nos filles de joies sont des adeptes de l’amour à la française, et pour le même tarif elles se serviront de leurs lèvres vermeilles pour vous conduire au septième ciel….
Nos “hommes d’affaires” n’ont pas oublié les voyeurs…. et pour eux, ils ont fondé des studios spécialisés dans le nu intégral. Dans ce domaine, les modèles sont particulièrement jolies…. et elles savent prendre des poses lascives et provoquantes. Pas question cependant de faire autre chose que de prendre des photos…. du moins, dans le studio. Il en coûte $20.00 pour huit photos en noir et blanc, et $25.00 pour le même nombre de photos en couleur. Pour cette somme, vous pouvez passer près d’une heure dans l’intimité du modèle qui se laissera toucher doucement sans plus.
On y apporte cependant plusieurs variantes; dans certains studios, on pratique le “happening”. Vous pouvez tout à loisir peindre sur le corps nu du modèle…. ou encore, la fille se collera à votre corps pour une danse lascive qui se terminera par un gogo endiablé. Règle générale cependant, il ne faut pas penser conjuguer le verbe aimer dans le studio. Cette pratique est strictement interdite par les dirigeants des diverses boîtes…. Cependant, il est assez facile de prendre rendez-vous avec la fille et de lui offrir à dîner une fois qu’elle a terminé son travail. Pour la bagatelle, ensuite, il ne s’agit que de laisser la nature suivre son cours…. tout en l’aidant avec quelques billets verts.
Si vous venez à Montréal en auto, vous vous rendrez vite compte qu’il y a beaucoup de possibilités du côté des filles qui font de l’auto-stop. Dans ce cas cependant, il faut se méfier car plusieurs petites allumeuses sont prêtes à certaines choses, mais, si on veut pousser plus loin, elles n’hésitent nullement à crier police. En principe, il ne faut s’arrêter que lorsque la fille paraît âgée de plus de 18 ans, et qu’elle agite seule son pouce suggestif…. Dans tel cas, il y a au moins une chance sur cent, pour que la fille soit une professionnelle qui acceptera de bon gré toute proposition décente!
Les meilleurs moments pour la chasse sont vers le milieu de l’après-midi ou au début de la soirée dans le Centre-ville…. Pour telles expéditions, la rue Sherbrooke entre Atwater et Papineau est particulièrement recommandée… On peut aussi frapper le gros lot, dans le quartier Côte-des-Neiges. Ou encore, rue Saint Denis près du Carré Saint Louis. A ce dernier endroit, il faut se méfier des petites hippies qui ne veulent que se rendre le plus vite possible chez leur amoureux.du moment. Avec elles, rien à faire…. si ce n’est un brin de causette.
Dernièrement, plusieurs péripatéticiennes, bien au fait des techniques modernes ont décidé de lancer une opération motorisée…. Il s’agit là d’une subtile méthode de racolage qui rapporte de très intéressants dividendes…. Pour ce faire, elles circulent à deux dans une petite voiture assez discrète…. et elles “yeutes” les clients qui se balladent sur la rue…. Il suffit de leur lancer une oeillade discrète alors que la voiture est immobilisée sur le coin d’une rue…. Si l’une des filles vous répond… c’est le temps de plonger. Vous sauvez même le prix d’un taxi, puisque ces demoiselles vous mèneront directement à leur petit nid d’amour.
N.B. Il existe à Montréal des agences d’escortes bona fide, et qui annoncent dans Montréal-Matin et le Journal de Montréal. Il ne faut pas tout de suite sauter aux conclusions… et savoir lire entre les lignes.
En 1967, Pierre Elliott Trudeau, qui était alors Ministre de la Justice, célibataire… et héritier présomptif de Lester B. Pearson, eut un éclair de génie. Il était grandement temps de sortir les Forces de l’Ordre, les Gardiens de la Paix et les Protecteurs de la Morale Publique de la chambre à coucher des honnêtes contribuables. Et pour ce faire, il créa le Bill Omnibus.
D’un coup de griffe, tout en allégeant le fardeau des pauvres petites “nénettes”, qui avaient oublié leur pilule, en légalisant jusqu’à un certain point l’avortement, il donnait droit de. cité à l’homosexualité sous toutes ses formes.
Cette décision audacieuse fut accueillie par un Te Deum d’allégresse au sein du troisième sexe, qui pouvait maintenant sortir de la pénible clandestinité dans laquelle il devait se confiner depuis des temps immémoriaux.
Presque immédiatement, de petites fleurs de macadam se mirent à pousser çà et là… dans tous les coins de la Métropole. Les travestis avaient maintenant le droit de circuler au grand jour, sans éveiller pour cela des représailles policières, ou être la cible fixe des mouvements répressifs de la part de leurs ennemis naturels… les gens « dits” normaux.
Rapidement Montréal devint la Capitale du peuple “gai” d’Amérique. Le seul endroit, en deçà de î’océan Atlantique, où l’homosexualité était légalisée. De New York, Chicago, Boston, les homosexuels accoururent pour vivre enfin…. quelques jours, ou quelques mois, dans la plus stricte légalité. Sans cette inquiétude qui pesait toujours au-dessus de leurs têtes: le raid policier!
Presque aussi rapidement, jaillirent de partout des établissements spécialisés qui leur sont presque réservés et où ils se sentent chez eux.
Le troisième sexe a ses règles strictes… et on joue le jeu de l’amour et du hasard tout comme dans le monde soi-disant normal. Mais, dans notre monde moderne… dans notre civilisation “raffinée”, peut-on dire ce qui est normal et ce qui est anormal? Ce débat au contenu philosophique pourrait nous amener très loin dans une discussion théorique qui cadrerait mal avec le présent exposé. D’un point de vue pratique, c’est une autre histoire…. Une vieille scie musicale prétend en effet que “tous les goûts sont dans la nature” et qu’il est loisible à chaque être humain de faire un choix qui lui est propre!
Est-il plus normal de connaître l’extase sexuelle grâce aux lèvres virginales d’une nymphette de 16 ans, pratiquant avec un art consommé le “fellatio”, ou encore, grâce à l’ardeur buccale d’un jeune éphèbe bien rompu aux techniques bien particulières de la stimulation orale? L’un et l’autre se valent sur le plan physique sexuel. La différence se trouve au niveau de l’intellect, car, qui est prêt à accepter les caresses féminines, se rebiffera si son partenaire est du sexe masculin!
Au sein du troisième sexe cependant, on joue à l’amour tout comme on le fait entre homme et femme. On flirte à outrance, on va à la “chasse”, on drague dans les bars pour y trouver un partenaire qui acceptera de partager la couche plus ou moins nuptiale.
Une règle immuable consiste à ne pas fureter dans le parterre du voisin! En effet, les couples homosexuels étant particulièrement instables, les crises de jalousie sont fréquentes et terribles. Aussi, est-il recommandé de procéder avec discrétion, surtout s’il s’agit d’une première incursion dans ce monde spécial.
On s’imagine trop souvent que les homosexuels sont des efféminés qui ne peuvent prendre soin d’eux-mêmes. C’est là une erreur fréquente. Car on retrouve parmi eux quelques-uns des hommes les plus forts de la Métropole! Aussi ne faut-il pas se fier aux apparences…. Qui veut jouer au jars dans ce milieu, peut s’attendre à de vilaines surprises.
Pour qui se mêle de ses affaires, le milieu homosexuel est d’un calme surprenant. Dans les établissements spécialisés, il n’y a jamais de bagarre, sauf quand un “écarté” se permet des taquineries de mauvais aloi. Il est très mal vu, en effet, de passer des remarques incongrues sur les attitudes des gens du milieu, ou encore, de s’en prendre aux “grandes”. Les “grandes” sont en effet les “petites chéries” de ce monde à part. Et elles jouissent d’une protection peu commune. Certaines d’entre elles font de la prostitution comme les belles de nuit les plus délurées et il arrive assez souvent qu’un mâle un peu guilleret se fasse lever par une “grande” en plein travail, se payant ainsi une heure d’amour sans se douter que la jolie Christine qu’il sert entre ses bras, s’appelait Raymond il y a quelques années.
Ces “grandes” pouvaient jadis opérer avec d’autant plus de facilité que la loi les avaient complètement oubliées lors des récents amendements légalisant l’homosexualité. Mais, hélas, on y a remédié depuis.
Les lois qui régissaient la prostitution remontaient à l’époque victorienne et en fait ne défendaient que le racolage, le vagabondage, la tenue d’une maison de débauche et le proxénétisme sous toutes ses formes. L’également une fille peut coucher avec un homme pour une somme d’argent prédéterminée sans pour cela subir les foudres des agents de la Moralité.
Il n’y a pas si longtemps la loi ne parlait que des filles… Pas question alors d’homosexuels ou encore de travestis. Avec comme résultat que le racolage n’était défendu qu’aux filles publiques et aux coureuses de nuit qui devaient obligatoirement donner une explication satisfaisante de leur présence dans un endroit public lorsque requises de le faire.
En langage populaire et dans la pratique cela signifiait que chaque fois qu’un agent de la Moralité voyait une prostituée dans un endroit public, il pouvait la ramasser à moins qu’elle n’ait une excuse parfaite pour se trouver sur la rue ou dans un bar.
Un fils public, coureur de nuit, fût-il en jupon, pouvait courir la galipotte à son gré et racoler des clients où bon lui semblait, sans s’attirer les foudres de la Loi.
Cette anomalie a causé de sérieux ennuis aux policiers de la Moralité chargés du maintien des bonnes moeurs et de la morale publique. En effet, même ces messieurs qui sont des spécialistes en la matière, se sont laissé prendre au jeu et il leur est arrivé d’appréhender de sémillantes racoleuses qui s’épivardaient sur la place publique…. pour se rendre compte finalement qu’il s’agissait de bons petits garçons travestis, contre qui aucune accusation de vagabondage ne pouvait tenir…. légalement du moins.
Un brave Procureur de la Couronne Municipale tenta même de faire condamner quelques travestis comme “filles publiques” arguant avec art et distinction, mais sans succès, que la population mâle normale ne pouvait tout de même pas trousser toutes les filles sur la rue, pour une vérification de sexe.
Il y a quelques mois, cependant, le gouvernement canadien a modifié la loi et il y a fait disparaître toute référence aux coureuses de nuit qui sont en même temps filles publiques. Maintenant c’est la sollicitation directe qui est interdite. Et les travestis se retrouvent sur le même pied que ces demoiselles à la petite vertu.
Même la vérification de sexe pourrait s’avérer pour le moins inefficace puisque, depuis l’avènement de la “castonguette”, de nombreux chirurgiens se sont lancés dans la grande opération! On la pratique dit-on dans certains hôpitaux de Montréal.
Plusieurs jeunes éphèbes ont perdu leur “zizi” grâce à un habile bistouri. Des mains d’esthètes chirurgicaux ont créé de magnifiques vagins artificiels, qui ne rêvent que d’accueillir le “vous-savez-quoi”.
Pour ce qui est de la poitrine redondante et ferme de nos bellissimes poupées, la silicone en injection en est la cause…. bien appuyée par des hormones femelles prises en quantité quasi industrielle. Dans les mains d’un chirurgien habile, la transformation est à s’y méprendre. Surtout si le sujet a su développer des tendances très jeune! Aussi, la fille accorte et minijupée qui vous fait de l’oeil au coin des rues Sainte-Catherine et Saint-Laurent, peut tout aussi bien être un jeune travesti qui a subi ou non, la grande opération!
Plusieurs de ces “grandes” ont réussi des coups de maître et ont fait tomber dans leurs filets certains de nos don juans les plus virils…. sans que ces derniers ne se doutent un seul instant qu’ils avaient affaire à un mâle transformé. D’ailleurs, plusieurs travestis pratiquent avec élégance le métier de danseuse à gogo “topless” et leur poitrine si bien galbée peut faire rougir de honte certaines de leurs consoeurs féminines moins bien nanties. Certaines “grandes” sont même plus féminines que des femmes et elles jouent si bien le jeu que seul un homme averti peut découvrir le pot aux roses.
A dix ans, Raymond préférait jouer à la poupée, plutôt que de jouer au baseball avec ses copains. Ce qui désespérait fortement ses père et mère. A quinze ans, un débardeur le séduisit et depuis, il ne jure que par l’amour au masculin. Psychiquement, il est une véritable femme. Il a un goût prononcé pour jouer à la femme de ménage et il n’est heureux que quand il porte des vêtements féminins. Il y a quatre ans, un ami lui parla des piqûres hormonales qu’il pouvait recevoir chez certains médecins…. Il y accourut sans hésitation et au bout de quelques mois, il commença à porter un soutien-gorge, non pas par goût, mais bien par besoin. À l’aide d’injections à la silicone, il améliora son tour de poitrine, si bien qu’aujourd’hui, il porte un soutien-gorge de pointure 38-D et il le remplit complètement. Entre-temps, il a laissé pousser ses cheveux, si bien qu’aujourd’hui, ils tombent sur ses épaules…. Raymond est très petit, minuscule même. Il a une taille de guêpe et des hanches de vierge. Il y a un an, il a “passé par la grande opération”…. et maintenant il a un tout petit vagin très serré, qui fait les délices de ses amoureux. Depuis quelques années déjà, il se fait appeler Brigitte…. et personne ne se souvient qu’il n’y a pas si longtemps, il faisait tourner la tête à beaucoup de filles.
Physiquement, Brigitte est absolument frigide. Les multiples opérations qu’elle a subies lors de sa transformation ont complètement détruit les ramifications nerveuses dans ce qu’elle appelle maintenant sa petite « pelotte d’amour”. Sexuellement, elle connaît l’extase psychologique quand elle se fait serrer de près par un mâle gaillard, qui danse avec elle la samba de l’amour. Elle jouit vraiment quand on lui permet de se servir de ses lèvres audacieuses qui se livrent à des caresses styliques et rythmiques. Brigitte pratique le métier de danseuse à gogo “topless”… elle a des amoureux dans tous les coins de la Belle Province et la plupart d’entre eux, croient toujours que la belle Brigitte est une fille. Marginalement, Brigitte fait de la prostitution presqu’à tous les soirs. C’est pour elle une seconde nature, car elle recherche presque morbidement le contact masculin…. Dans les bras d’un homme, elle se sent chez elle…. dans son élément. Dans la vie, Brigitte est seule. Ses amoureux se succèdent à un rythme accéléré, si bien, qu’on croirait qu’elle est volage! Tel n’est pas le cas. Elle a toutes les misères du monde à garder ses hommes. Elle se les fait chipper par d’autres “grandes” ou par de “petits jeunes” à l’anus presque virginal!
Brigitte, c’est le travesti typique… comme il en existe à des centaines d’exemplaires à Montréal… Parallèlement, il existe des milliers de “grandes” qui ne sont pas des travestis, mais, qui portent des cheveux longs tout en s’habillant avec une certaine recherche. Ces “grandes” occupent des emplois réguliers et elles ne se muent vraiment que lorsqu’elles sortent le soir.
Les “grandes” et leurs amis fréquentent des endroits spé- cifiques. Et c’est dans le quadrilatère formé par les rues Saint-Laurent, Sainte-Catherine, Dorchester et Saint-Denis qu’on en retrouve la plus grande concentration. Et il est toujours surprenant d’y voir une belle fille mini-jupée entrer audacieusement dans l’une des tavernes du quartier.
Plus tard le soir, on les retrouve, rue Saint-Laurent, dans un des établissements licenciés qui fonctionnent le mieux à Montréal. Le cabaret met en vedette, chaque soir, des travestis et on peut y admirer le meilleur spectacle du genre. D’ailleurs, il y a foule tous les soirs et les amateurs seraient bien avisés de réserver leurs tables, s’ils désirent s’y rendre, surtout les fins de semaine.
Dans l’ouest, le troisième sexe se retrouve rue Stanley, ou encore rue Peel. Dans la plupart des discothèques huppées de l’ouest de la ville, le troisième sexe est très bien accueilli, mais, on y interdit l’accès aux travestis. La coutume veut qu’un homosexuel fasse la paire avec une jolie lesbienne pour fréquenter ces endroits et aller à la chasse de leur côté.
Aux petites heures du matin, les « grandes” de l’est et les “grandes” de l’ouest, avec leurs amis, convergent vers certaines boîtes spécialisées qui restent ouvertes toute la nuit.
On n’y sert que du café et des liqueurs douces qu’on vend au prix fort. Mais l’atmosphère est très spéciale, la musique d’une qualité surprenante même si elle est un peu forte et il ne faut pas manquer d’y aller faire un petit tour.
Un touriste averti qui veut vraiment connaître Montréal n’hésitera nullement à visiter ces endroits spéciaux qui lui offrent une facette originale de notre grande ville. S’il s’y conduit comme un gentleman, il peut le faire en toute sécurité. Il ne faut pas oublier que les tenants du troisième sexe ne sont pas des animaux enfermés dans un zoo, mais bien des humaine avec des réactions humaines. S’il ne veut pas se faire lever par un travesti, nul ne l’importunera, car les “grandes” sont très discrètes et ne forcent personne à s’offrir leurs faveurs.
Comme l’homosexualité, le lesbianisme existe depuis des temps immémoriaux…. Le culte de Lesbos florissait en effet dans la Grèce Antique et chaque siècle a connu sa période où la femme a cultivé la femme.
Montréal ne manque pas à la tradition, et les amies de Fémina y sont légions. En fait, avant les récents amendements à la Loi apportée lors de la proclamation du Bill Omnibus, la “chose” était beaucoup plus facile pour les lesbiennes que pour les hommes aux penchants insolites. Aussi le lesbianisme est-il solidement ancré dans nos moeurs nocturnes!
Jamais en effet, les forces de l’Ordre n’ont-elles envahi la chambre à coucher de ces dames…. pour les accuser de grossière indécence ou autre chose du même acabit. On avait toujours trouvé normal que deux filles partagent la même couche, qu’elles circulent enlacées dans la rue, qu’elles dansent ensemble dans les clubs de nuit, ou encore, qu’elles s’embrassent tendrement lorsqu’elles se rencontrent.
Telle largeur de vue surprenante dans une société puritaine, rigidement coincée par les dictats de la religion, a permis à Lesbos d’avoir droit de cité, bien avant que les mâles puissent jouir des mêmes privilèges.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, une grande majorité de femmes y ont goûté avec plus ou moins d’intensité, à une époque de leur vie. Contrairement aux expériences homosexuelles normales chez tous les jeunes gens, le lesbianisme est une expérience beaucoup plus troublante. Chez l’homme les contacts homosexuels sont la plupart du temps, le fruit d’une recherche de l’inédit et, dans la tendre jeunesse, l’aboutissement normal d’une curiosité et d’une découverte de réactions vives et presqu’inexplicables.
Chez la femme, c’est une toute autre histoire…. Les contacts lesbiens sont surtout le fruit d’un besoin inné de tendresse…. doublés de la crainte du mâle et des dangers des contacts normaux. Ceci jouait fortement avant l’avènement de la pilule qui a eu une nette action libératrice sur le comportement sexuel de la femme jeune. D’autant plus, que la prime à la virginité est maintenant chose illusoire.
Disons d’abord, pour bien établir les données du problème, que 70% des prostituées de Montréal sont des lesbiennes véritables…. avec des tendances plus ou moins prononcées. Cela est compréhensible. Ces demoiselles à la cuisse légère reçoivent tellement d’hommages masculins, que, pour elles, la bagatelle doit être toute autre chose. La professionnelle se fait un point d’honneur de ne pas avoir d’orgasme avec un client…. Autrement, ce serait tricher au jeu. Elles se réservent pour leur “gigolo” ou encore pour leur petit “butch” qui, plus souvent qu’autrement, joue le rôle de “pimp” avec encore plus de vigueur qu’un “pimp” de sexe mâle.
Aussi les amateurs d’émotions fortes n’auront aucune difficulté à convaincre leur amour d’un soir, à participer à un petit “party” à trois, à la condition d’y mettre le prix. Pour la professionnelle, il s’agit là d’un divertissement agréable lui permettant enfin de relaxer complètement. Et comme les « butch” connaissent à fond tous les intimes secrets du corps féminin, “ils” exitent la fille au plus haut point, si bien que, quand le client se décide à son tour à conjuger le verbe aimer, la partenaire est bien réchauffée et donne un rendement meilleur que la normale.
Organiser tel partouze est très facile! Il ne s’agit que d’en glisser un mot à celui ou celle qui sert de point de contact, et le tour est joué. Malheureusement, comme telles partouzes consomment un temps précieux, le coût en est assez élevé, et varie entre $100.00 et $200.00 pour trois heures de plaisirs. A vous de savoir si le jeu en vaut la chandelle, pour rechercher l’inédit.
Cependant, le milieu des prostituées ne constitue qu’une infime partie du monde des lesbiennes. La majorité se retrouve dans votre entourage, où on y rencontre des couples d’une stabilité surprenante…. bien qu’avec le temps, celle qui joue le rôle de la femme, tend à vouloir devenir de plus en plus active, et se transforme assez souvent en “butch”. En effet, il arrive au sein du couple, qu’on assiste à ce qu’on appelle un “combat de suprématie”…. La femme prend de la vigueur et tend à dominer sa partenaire qui jouait le rôle d’agresseur au début de la relation. Tel combat se termine la plupart du temps par une rupture. Et ces demoiselles partent en chasse, chacune de leur côté.
Les terrains de chasse à Montréal, sont cependant très limités…. et normalement, l’accès en est interdit aux mâles en quête de spectacles inédits. Pour pénétrer dans Tinner sanctum de ces dames, il faut montrer patte blanche…. Mais, si vous réussissez à convaincre une lesbienne de vous piloter même si vous êtes du sexe opposé, vous y serez accueilli à bras ouverts, à la condition expresse que vous fassiez preuve d’une discrétion…. et d’une sagesse absolue.
Les dames et les jeunes filles n’ont pas besoin de guide, les nouvelles recrues étant toujours les bienvenues dans ce milieu fermé. Un conseil cependant, évitez le “flirt” à outrance, car rien n’est plus dangereux qu’une lesbienne en train de voir une rivale tourner la tête à l’amour de sa vie.
Il n’y a pas si longtemps, l’une d’elles a “sculpté” au couteau les seins d’une rivale, dont les oeillades étaient trop osées, et il fallut plus de 90 points de suture pour terminer le chef-d’oeuvre. Une autre s’est fait proprement assommée à coup de barre de fer, pour avoir osé braver la reine du milieu. Mais, avec une certaine prudence, ces demoiselles qui aiment caresser de petits minets peuvent impunément rôder dans le monde de Lesbos et y faire des conquêtes.
Dans ce milieu existe aussi ies frivolités. Et une dame bien sage peut facilement lever une gentille fille moyennant un petit cadeau. Le sexe se monnaye à tous les degrés et dans tous les domaines.
Bien sûr, il y a en sus, la masse de lesbiennes absolument impossible à identifier. Elles ont l’air de femmes normales et rien ne distinguent les “butch” des partenaires féminins…. si ce n’est une certaine agressivité ou encore, une allure plus ou moins protectrice et des éclairs dans les yeux.
Il y a vingt ans, la Métropole pouvait être considérée comme une Ville pure, bien que les bordels ou autres maisons de même acabit opéraient au vu et au su de tout le monde. Le Montréalais vicieux était cantonné dans des limites bien précises. Et, en fermant complètement la Ville, les Autorités municipales n’ont fait qu’ouvrir ses frontières. Aussi paradoxal que cela puisse paraître!
Au temps des bordels, il n’y avait que très peu d’orgies. Nos mâles en rut, se contentant de sexe normal sans trop de variantes. Depuis, c’est une autre histoire. Et le monde des orgies prend une ampleur surprenante, jusqu’à former maintenant un monde à part, bien défini, avec de nombreux adeptes prêts à tenter toutes les expériences possibles et inimaginables! Ce monde toutefois, est peu accessible… Et, le touriste qui voudrait y être initié sans aucune préparation, risque de fortes désillusions. En effet, les adeptes de telles pratiques, restent une infime minorité et ne permettent pas des immixtions intempestives dans leurs activités.
Le plus difficile, demeure toujours le premier contact, bien que dans les petites annonces de Montréal-Matin, les plus productives et les plus sûres en matière de sexe, on peut trouver le nom de certaines agences se chargeant de faire certains contacts. Mais, il faut s’y prendre à l’avance, sinon, on risque de rester gros-jean-comme-devant.
Dans ce monde à part, comme dans toute société, il existe des règles de conduite bien définies. L’homme solitaire ne peut franchir les frontières de ce milieu spécial… à moins d’être un jeune éphèbe particulièrement séduisant. Une jeune fille ou une jeune femme a beaucoup plus de chance de réussite, car, les partouzes à trois, sont encore très à la mode. Dans tel cas, ces demoiselles doivent être prêtes à accepter les hommages attendris et lubriques de madame tout comme ceux de monsieur…. Et elles doivent être même prêtes à rendre la pareille! Cependant, cela reste l’exception, la pratique courante et “normale” si l’on peut employer ce terme, est la rencontre entre deux et même trois couples!
Si le visiteur vient de l’extérieur de Montréal, il faudra que madame accepte d’abord d’être du voyage… puis, de la “partouze”, ce qui n’est pas facile dans tous les cas. Si madame n’a pas de complexe, la chose sera beaucoup plus facile, autrement, il faudra que monsieur se déniche une partenaire… et, une excellente excuse. Ces petites orgies bien carabinées, se terminent normalement aux petites heures du matin, et les participants sont dans un état de fatigue tel, qu’il faut nécessairement huit heures de sommeil pour se remettre sur pied… et recommencer la tournée sexuelle du Montréal nocturne. Trouver une partenaire dégourdie n’est pas chose facile et il faut absolument se rabattre sur des professionnelles si madame n’est pas prête aux grandes aventures. Dans ce cas, cela risque de coûter très cher… car le temps de ces demoiselles est plutôt précieux… mais, pour une centaine de dollars, on trouvera une fille qui a tout son temps et qui est prête à tout, pourvu que cela paye.
Remarquez que si deux gars un peu délurés veulent s’organiser une petite “partouze” personnelle, cela est beaucoup plus facile. Nos péripatéticiennes n’hésitent nullement, moyennant un petit supplément, à donner un petit “show” spécial où elles s’excitent mutuellement. Côté mâle avec mâle, la chose est tout aussi facile à organiser. Nous parlons ici des orgies authentiques, où il n’est nullement question de choses factices bien montées. Il ne s’agit pas de spectacles organisés, mais bien de “partouzes” planifiés où l’argent n’a rien à faire.
Aussi, serez-vous bien avisé de dire à votre partenaire, s’il s’agit d’une professionnelle, qu’elle ne vende pas la mèche et qu’elle joue jusqu’à la limite le rôle d’épouse qui lui est dévolu. S’il s’agit de madame, ou encore, de votre petite amie… elle n’a qu’à laisser courir son imagination. En fait, ces partouzes consistent essentiellement au “wife swapping” bien connu aux Etats Unis d’Amérique, mais, avec toutes les variantes que l’on veuille bien y ajouter.
Quand on pénètre dans ce monde spécial, il faut être prêt à tout, sans aucune restriction ou presque. Car, il est évident que les deux femmes se caresseront à qui mieux mieux sous le regard de leurs partenaires… et, il arrivera que les deux mâles auront aussi des contacts entre eux, le tout, se terminant par une sarabande effrénée… côte à côte, entre tous les partenaires.
Or, une fois pénétré dans ce monde fermé, tout devient beaucoup plus facile, car les contacts se multiplient avec une surprenante rapidité. Tous les vicieux se connaissent.
Il existe parallèlement ce qu’on peut qualifier de “partouzes” spontanés. De ce genre de “partouzes” qui naissent au hasard des rencontres et qui se terminent tout aussi rapidement qu’elles avait débuté. La montagne est particulièrement propice à ce genre de rencontre. Sur les deux versants du Mont-Royal, on peut trouver des couples prêts à se lancer dans toutes sortes d’expérience. Dans les endroits plus déserts, on trouve les spécialistes qui ont des tendances homosexuelles. On peut même s’infiltrer dans des groupes qui pratiquent la vie communautaire à tous les niveaux… à la condition de ne pas négliger de fumer quelques cigarettes de marijuana ou de haschich. Mais, c’est là une toute autre histoire et un tout autre monde, que nous étudierons dans le prochain chapître.
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