Ken Norris, Poète de Véhicule
Ken Norris était l’un des « poètes de Véhicule », un groupe informel de poètes qui tenaient et participaient à des lectures à Véhicule Art, une galerie et lieu de performance sur la rue Sainte-Catherine, du début jusqu’au milieu des années 1970. Il a signé plus d’une douzaine de publications de poésie et ses oeuvres ont apparu dans de nombreuses anthologies. Né à New York, il enseigne maintenant la création littéraire et la littérature canadienne à l’Université du Maine. Louis Rastelli s’est entretenu avec lui dans le cadre de l’entrevue suivante au sujet de l’époque des Poètes de Véhicule à Montréal.
LR: Quand êtes-vous entré en contact pour la première fois avec le milieu des petits éditeurs à Montréal?
KN: Tout le monde trouve sa propre voie d’entrée dans ce milieu. Mon parcours a été taillé pour moi par une artiste visuelle nommée Jill Smith. Elle et moi travaillions sur ce projet collaboratif. Elle réalisait des dessins de légumes, puis j’écrivais des poèmes en réponses à ses dessins. Les gens qui on vu le livre résultant de ce projet, Vegetables, mon premier livre, s’imaginent probablement que j’ai écris les poèmes et que Jill a fait les dessins par après; mais les dessins sont venus avant.
Bref, on travaillait sur ce projet pendant quelques années quand elle l’a amené à Véhicule Press, vers la fin de l’année 1974.
Ils ont aimé le projet et ont décidé de le publier sous forme de livre. J’ai reçu un coup de fil de la part de Jill me disant que notre livre avait un éditeur alors que je ne savais même pas qu’on avait un livre ou que l’on cherchait un éditeur. Alors, avoir mon premier livre à Véhicule Press c’est ce qui m’amena dans la scène des petits éditeurs.
J’ai dû entrer brièvement à la presse début 1975, ils étaient situés à l’arrière d’une galerie d’art appelée Véhicule Art. Et quelqu’un, Simon Dardick probablement, m’a mentionné qu’il y avait des séances de lecture de poésie à la galerie tous les dimanches à 14h. Alors, j’ai commencé à me présenter aux lectures en janvier, et vers le mois de mars, le livre était en impression, puis vers la fin du mois de mars, il était en magasins tels que Classics, The Double Hook et The Word. Arrivé à la mi-avril, il avait déjà reçu une critique dans le Montreal Gazette et je réalisais des entrevues sur les ondes du CBC.
À la galerie, j’ai rencontré des imprimeurs et artistes, et poètes. Rendu à la fin de 1975, j’étais sur le comité éditorial de Véhicule Press; à la fin de 1977, j’étais un membre du conseil d’administration de Véhicule Art; et au début de 1979, j’étais dans une anthologie rassemblant sept poètes surnommés The Véhicule Poets. Avec l’un de mes amis à New York, Jim Mele, je dirigeais aussi une petite revue, CrossCountry, et une petite presse, CrossCountry Press. En septembre 1975, j’ai commencé à travailler sur une thèse de Doctorat à McGill, et le professeur avec qui j’étais intéressé de travailler le plus était Louis Dudek. Au cours des cinq années suivantes, je l’ai questionné au sujet de toute l’activité des petits éditeursdans laquelle il avait pris part jusqu’ici (Contact Press, Delta, McGill Poetry Series, CIV/n, DC Books) et j’ai essayé d’appliquer une partie de cette méthodologie des petits éditeurs des années 1940 et 1950 à ce que nous faisions dans ce qui était alors le Montréal contemporain.
LR: C’est intéressant. J’aurais aimé avoir l’opportunité de travailler avec M. Dudek, une légende vivante à l’époque!
KN: Il était une légende vivante, mais il était aussi professeur à McGill. Mais il n’enseignait pas le cours d’Introduction à la littérature canadienne—c’était Marianne Stenbaek qui le faisait.