Montréal Insolite : Guide de la vie nocturne alternative de 1974. Première partie.
Montréal Insolite est un guide spécialisé dans la vie nocturne alternative de Montréal qui a été publié une ou deux fois seulement. Cette publication appartient à un style de guides « underground » qui semblent n’avoir existé que dans les années 1970 et qui encourageaient les touristes et les résidents à explorer la sexualité, les drogues et le rock and roll dans un esprit d’hédonisme propre aux années 70.
Montréal Insolite ressemble beaucoup au guide Peoples’ Yellow Pages, mais diffère en ce qu’il se concentre davantage sur la sexualité et moins sur les ressources communautaires. Nous apprécions les nombreuses photographies du Montréal Insolite, même si elles sont malheureusement imprimées en offset noir et blanc, une technique peu coûteuse, populaire chez les publications destinées à être éphémères.
L’auteur nous parle sur un ton désabusé que nous aimons bien et quoiqu’il semble être homosexuel lui-même, les termes et tournures de phrases qu’il utilise précèdent manifestement toute notion de rectitude politique. En tournant les pages, il devient clair que même si Montréal a divers charmes, sa vie nocturne et son « red light » ne sont plus ce qu’ils étaient autrefois en raison de la répression policière qui battait son plein à l’époque.
Cliquez ici pour lire la publication en en version intégrale (8mb).
Nos efforts pour retracer l’auteur, le photographe et l’éditeur ont échoué. Si vous savez quoi que ce soit à leur sujet ou si jamais vous voyez une nouvelle édition de Montréal Insolite, de grâce, contactez-nous!
Merci à Alex Taylor pour nous avoir gracieusement prêté son exemplaire.
Montréal Insolite
AVANT-PROPOS
Ce guide pour le moins insolite n’a surtout pas la prétention d’être complet. Il veut révéler aux visiteurs et aux Montréalais un aspect souvent ignoré de la métropole du Canada:
La vie nocturne.
Il a été conçu et réalisé par trois gars au tempérament différents, qui chacun à leur façon, sont en amour avec Montréal.
Claude Jodoin est un journaliste de carrière, doublé d’un couche-tard invétéré. Il baraude à travers Montréal depuis une quinzaine d’années. Il vous fait ici profiter de son expérience. C’est un Montréalais pure-laine qui ne cesse de fréquenter “sa” ville.
Gérald Merckel est aussi un journaliste de carrière doublé d’un photographe dont le talent était insoupçonné jusqu’ici au Québec. Il y a quelques années il débarquait à Montréal après avoir quitté l’Algérie où il est né. Il s’est laissé séduire par la deuxième ville française du monde au point de la croquer sous tous ses angles.
Yvon Belzil est un gars du Bas du Fleuve qui est monté vers Montréal il y a une quinzaine d’années et qui n’en est jamais reparti depuis. Il a dirigé la mise en page et la confection de ce volume.
Introduction
Pendant de nombreuses années, la ville de Montréal fut reconnue comme étant la plus “vivante” en Amérique du Nord. Ses multiples maisons de jeu, son quartier réservé, ses quelque trois cents cabarets et sa faune nocturne donnaient à la Cité un caractère bien particulier.
“MONTREAL by NIGHT” constituait un monde à part, doté de règles spéciales où s’étaient installées habitudes et coutumes.
Les réformateurs apparurent soudain!
Ce fut le grand ménage.
Le Comité pour la Moralité Publique, Pacifique Plante, Jean Drapeau, la Ligue d’Action Civique et l’Enquête Caron s’attaquèrent à la lourde tâche d’épurer leur ville.
Le quartier réservé fut complètement démoli et fit place au “Plan Dozois”, le premier HLM en terre québécoise. Les maisons de jeu disparurent les unes après les autres et on obligea les filles publiques à entrer dans la clandestinité.
L’ère nouvelle s’annonçait.
Nos filles de joie délaissèrent le trottoir et découvrirent le téléphone. C’était en 1954, l’année des “call girls.”
Progressivement, on resserra l’étau moraliste, cloisonnant la vie nocturne montréalaise dans des normes rigides.
Un peu plus récemment, on entreprenait des raids massifs dans la plupart des établissements licenciés… dans le but bien évident d’obtenir l’annulation de leur permis d’exploitation. A première vue, ces tactiques policières semblèrent porter un coup mortel aux noctambules montréalais.
Nombreux sont les touristes qui croient maintenant qu’il est très difficile, voire impossible, de s’amuser dans la deuxième ville française du monde.
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Ce petit guide sans prétention veut démontrer que, malgré les efforts apparents des forces de l’ordre, Montréal est une ville toujours aussi “fringante” qu’il y a vingt ans… avec cette seule différence que les choses se passent maintenant de façon clandestine.
L’important pour trouver ce qu’on désire, c’est de savoir où chercher… et comment s’organiser. Car Montréal est une des villes les plus cosmopolites de toute l’Amérique septentrionale et on peut y trouver tout… dans tous les domaines!
Si vous savez chercher, vous pourrez, avec un peu de chance, aboutir au beau milieu d’une orgie sexuelle avec une lignée de disciples de Lesbos; vous faire racoler sur la rue par une “grande” qui vous fera connaître les délices de l’amour au masculin; goûter au sexe conventionnel avec des pupilles de Martha Adams ou de la grosse Rita, pousser plus loin l’expérience avec deux ou trois partenaires plus délurées: assister à un “mariage à la crème” entre deux homosexuels qui n’hésitent pas à afficher leur tendance; vous offrir un “voyage” dans le monde de l’irréel à l’aide de marijuana, de haschich, de mescaline, de LSD ou de drogues toutes aussi éthérées.
Pour les amateurs de cinéma, vous pourrez choisir entre une trentaine de films plus osés les uns que les autres, projetés sur les écrans de nos meilleurs cinémas. Boul. Décarie, les autorités les qualifieront de films artistiques… tandis que rue Papineau le même film sera saisi comme étant présumé pornographique. Ce fut l’histoire de I, A Woman!
Parallèlement et pour refaire vos forces, vous pourrez vous offrir un gueuleton de choix dans l’un des nombreux restaurants de première classe que l’on retrouve dans la métropole; assister à un concert de l’Orchestre Symphonique de Montréal, l’un des meilleurs au monde; applaudir Charles Aznavour, Gilles Vigneault, Nana Mouskouri, Monique Leyrac ou Harry Bellafonte à la Place des Arts; visiter le Musée de Montréal et y admirer une magistrale collection des grands noms de la peinture; ou bien discuter de philosophie, politique ou de maoïsme dans l’un des nombreux cafés, rendez-vous quotidiens de notre faune intellectuelle.
Vous pourrez apprendre en cinq leçons l’art du “self defense”: le karaté; visiter les marchés aux miracles que sont l’Oratoire Saint-Joseph, l’église Notre-Dame, l’église du Bonsecours ou l’un des 190 temples de la métropole; folâtrer lentement sur les pentes du mont Royal et passer des heures à Terre des Hommes, oasis de la Culture et des Arts créée de toutes pièces au beau milieu du Saint-Laurent.
Montréal est une exigeante maîtresse. Il faut la serrer de près pour connaître tous ses secrets. Si elle est un peu rébarbative au premier abord, elle vous ouvre largement son cœur une fois que vous l’avez connue. Et, quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense, Montréal est tout aussi “vivante” aujourd’hui que pendant les années trente, alors que sa réputation faisait courir les touristes de tous les coins du Continent.
ELLE FUT FERMÉE.
Quelques-unes des “victimes” du grand ménage qui eut lieu à Montréal au cours des années 70-71-72. Plus de 180 clubs de nuits de la région Montréalaise ont été fermés par les autorités.
Il fut un temps où la Métropole fut “grande ouverte, mais honnête”, pour employer l’expression de l’un de ses premiers magistrats, Me Sarto Fournier. Il fut un temps, sous Camilien Houde, où Montréal fut ville ouverte… sans plus de commentaires. Il fut même une époque, où elle fut ville fermée. Cela se passa durant la guerre de 39, alors que les Autorités militaires défendirent aux soldats l’accès de la Métropole; nos “poilus” revenaient au camp avec des maladies vénériennes. Nos “pépées” à la cuisse alerte étaient en train de vaincre l’armée canadienne! Cette décision des autorités créa d’ailleurs une mini-révolution au sein de nos filles publiques. On entreprit un grand nettoyage médical, et Montréal redevint Ville ouverte… pour les militaires comme pour les autres.
C’était la belle époque! Montréal cachait alors un véritable quartier réservé, où des centaines de filles pratiquaient le plus vieux métier du monde. Et ce, avec l’apparente bénédiction des autorités municipales. Le racolage et la maison de débauche étaient interdits par le Code criminel, ce qui n’empêchait nullement les bordels de pousser comme des champignons.
Les activités nocturnes de nos belles de nuit étaient confinées, à l’époque, au quadrilatère formé par les rues Saint Laurent, à l’ouest; Ontario, au nord; Saint-Denis, à l’est; et de la Gauchetière, au sud. Les établissements les plus prestigieux se trouvaient situés dans le nord du quartier. Plus on descendait vers le sud, plus les tarifs diminuaient.
Le Redlight
Tout le monde a entendu parler du fameux 312 de la rue Ontario; c’était probablement le “bordel” le mieux connu en Amérique. On y trouvait des filles sensationnelles qui, pour un prix plus qu’abordable (entre $5.00 et $15.00), vous conduisaient tout droit au septième ciel. Soit dit en passant, cette maison close était située juste en face du Poste de police numéro 4, et, de la fenêtre de son bureau, l’officier commandant pouvait surveiller, d’un œil égrillard, toutes les bacchanales.
Dans les rues avoisinantes, les maisons closes pullulaient… Il y en avait au moins une bonne centaine, disséminées sur les rues DeBullion, Charlotte, Berger, Hôtel de Ville, Saint-Dominique, etc. On pouvait facilement les reconnaître grâce à la lumière rouge marquant leur entrée. Ce qui valut au quartier son surnom officiel: — le “REDLIGHT.”
Un promeneur solitaire n’avait qu’à arpenter les rues et à faire son choix… Il n’y avait pas moins de 600 filles qui travaillaient dans le quartier et elles attiraient l’attention en frappant dans les vitres. Pour qui savait se débrouiller, il n’était pas difficile de trouver une aubaine… Ainsi aux petites heures du matin, les filles qui n’avaient pas remplie leur quota étaient prêtes à toutes les concessions. Et, un journaliste bien connu pour ses aventures amoureuses, a réussi de cette manière, à récolter plusieurs fins de nuit, pour la modique somme de $5.00. Ce même journaliste avait aussi découvert que le dimanche matin, les filles n’avaient absolument rien à faire, leurs clients habituels étant retenus à la messe dominicale. Il prit alors l’habitude de circuler dans les rues du quartier et réussit à se payer les charmes des vedettes de Madame Lucie et de la grosse Georgette, les tenancières huppées de l’époque, et ce, à des tarifs nettement réduits.
Tout autour de ce quartier interlope, les clubs de nuit poussèrent comme des champignons. Sur la “Main” … et sur la “Catherine” entre Saint-Laurent et Saint-Denis, il y en avait plus de quarante! Ils étaient normalement fréquentés par les habitués du quartier, qui allaient s’y revigorer après leurs aventures sexuelles, ou encore, qui s’envoyaient quelques verres derrière la cravate, pour se donner le courage de s’aventurer dans les méandres du “REDLIGHT.”
Les touristes y trouvaient des maîtres d’hôtel huppés qui se faisaient un plaisir de les diriger vers la meilleure maison close du quartier. En fin de soirée cependant, les clubs de nuit se métamorphosaient. A l’époque, bien que l’heure de fermeture officielle ait été fixée de par la Loi à 2 heures du matin, les cabarets restaient ouverts jusqu’au lever du soleil. Vers trois heures, les “pimps”, les “gigolos”, et les tombeurs à la manque allaient chercher leurs “femmes” dans les maisons closes pour assister au dernier spectacle, soit: au Faisan Doré, à la Casa Loma, ou au Vie… Ces messieurs dépensaient comme des millionnaires l’argent gagné horizontalement par leur favorite.
Pour employer l’expression du milieu, l’épaisseur du “bankroll” qu’ils “flashaient” était la preuve de la qualité de la fille qu’ils avaient au bras!
Puis, on terminait la soirée dans un fameux “Spaghetti House,” le meilleur restaurant italien de la Métropole, à l’époque. Chose curieuse, les habitués y commandaient presqu’infailliblement un “Pepper steak”!
Parallèlement, rue Sainte-Catherine, les maisons de jeux pullulaient… tout comme les maisons de paris. Durant de longues années le quartier abrita des “barbottes fameuses”… où l’on perdait des fortunes chaque soir… Les maisons de paris étaient intégrées au réseau international et on pouvait y placer des gageures sur un cheval courant sur n’importe quelle piste en Amérique du Nord.
Dans le quartier réservé, les activités policières étaient réduites à un simple minimum…. On faisait bien un “raid” ça et là, pour la forme, mais le tout se déroulait au vue et au su de tout le monde, il arrivait même qu’un curé qui s’était levé du mauvais côté, se permette une vitriolique dénonciation du haut de la chaire… Mais, un chèque substantiel, pour les bonnes oeuvres de la Paroisse, avait pour effet de corriger la situation. Cela, dura au moins une vingtaine d’années, jusqu’à ce que Pacifique Plante, qui décida de jouer les Saint-George, se lance dans un grand nettoyage.
Les assises politiques de la Métropole furent ébranlées et son honneur Jean Drapeau devint le premier magistrat de Montréal. En moins de deux ans, le “REDLIGHT” avait disparu, remplacé par un immense HLM…
Nos péripatéticiennes entrèrent alors dans la clandestinité…. Au lieu d’opérer à partir de maisons closes, elles choisirent quelques bars, où, elles s’installèrent pour faire du racolage…. Les propriétaires de cabaret, devant cette manne providentielle, adoptèrent vite une nouvelle ligne de conduite… Les danseuses remplacèrent les comédiens, et très vite, ces demoiselles à la vertu facile prirent la bonne habitude de s’asseoir avec les clients pour leur réclamer quelques consommations.
Les filles étaient accortes et délurées. Certains établissements en employaient plus de 50 à la fois… Ces “artistes” n’hésitaient nullement à aller beaucoup plus loin que de faire un “striptease” plus ou moins époustouflant et de prendre un verre avec un client.
Le « mixing »
En fait, elles se divisaient en deux groupes: celles qui “sortaient” et celles qui “ne sortaient pas”. Celles qui ne sortaient pas voyaient à la bonne marche de l’établissement, tandis que les autres, voyaient à la bonne marche d’un commerce parallèle! Un bon pourboire au maître d’hôtel permettait de continuer le “party” dans une atmosphère plus propice et plus détendue… à la condition que le client ait pris un minimum de consommations avant le grand départ.
Le résultat pratique fut que le prix des aventures amoureuses monta en flèche. Elles coûtaient entre six et dix fois plus qu’auparavant. Les propriétaires des cabarets se rendirent vite compte de la rentabilité de la nouvelle méthode de travail… On mit rapidement sur pied l’opération “mixing” avec de multiples raffinements. C’était vraiment quelque chose à voir. Si un ou deux clients bien nantis entraient dans l’établissement, une nuée de danseuses s’abattaient sur eux. Si ces messieurs n’étaient pas rompus aux tactiques de cette guerilla con-fraternelle, ils pouvaient se réveiller avec une note se chiffrant dans les $300.00 ou $400.00.
Un soir, nous avons vu trois médecins américains qui commirent la terrible imprudence de régler une première tournée avec une carte de crédit… En moins de 45 minutes, les belles de l’établissement, leur montèrent une facture allant chercher dans les $900.00. Ils quittèrent le cabaret sans trop se rendré compte de ce qui leur arrivait, et surtout, sans avoir “goûté” aux charmes des vaporeuses effeuilleuses.
C’était là l’exception cependant. Plus souvent qu’autrement, les clients avertis acceptaient de bon gré, de dépenser quelques dizaines de dollars en compagnie d’un sérail de danseuses, pour ensuite quitter les lieux avec leur favorite du moment! Les filles qui travaillaient dans ces cabarets avaient une capacité d’absorption phénoménale. Une bonne “mixeuse” pouvait s’envoyer 100 “cocktails” derrière “l’aluette” sans broncher de l’oeil. Au début, on leur servait des “phoneys”…. du vulgaire “ginger ale” dans une coupe de champagne.
Certains propriétaires de cabaret furent accusés de fraude et on se raffina. On servit aux danseuses-mixeuses des “cocktails” dans des verres bourrés de glace concassée, ne contenant que quelques gouttes d’un vin médiocre… ou encore, des “drinks” fortement dilués, soit 3 onces d’alcool dans un demi gallon d’eau.
Plusieurs techniques furent mises au point. Si le client insistait fortement pour qu’elles boivent autre chose, ces demoiselles employaient la technique du transfer. Elles prenaient une gorgée d’alcool… qu’elles se gardaient bien d’avaler…. puis, elles faisaient semblant de prendre une gorgée d’eau dans un autre verre. En fait, elles régurgitaient l’alcool dans le verre à moitié rempli, qu’un “busboy” remplaçait avec l’agilité manuelle d’un Houdini. Quand il s’agissait d’un “poisson” de grande taille, qui n’hésitait pas à lui offrir une bouteille de champagne à $80.00 la copie, la danseuse recourait alors à une technique pas plus subtile, mais, tout aussi efficace. Le “dumping”.
Pour lui faciliter le travail, la serveuse plaçait le seau rempli de glace, servant â frapper la bouteille, au pied de la “mixeuse”. D’une main câline, la danseuse caressait le cou de son Roméo, tandis que de l’autre, elle vidait la bouteille dans le seau. Comme tout cela se faisait dans le noir, plus souvent qu’autrement, le champagne aboutissait sur le tapis…. Puis, ce fut l’époque du “gigagig”. Certaines filles beaucoup plus délurées se rendirent vite compte qu’elles perdaient un temps précieux quand elles quittaient le cabaret pour “faire un client”. Alors, elles développèrent la technique du “gigagig”…. le travail à la main…. sous la table, moyennant adéquate rémunération!
Ces demoiselles faisaient ainsi d’une pierre deux coups… elles touchaient leur “eut” sur les “drinks” qu’elles consommaient, et un généreux pourboire pour leurs mains habiles!
Dans certains établissements mal famés, on aménagea même une arrière-boutique où les filles pouvaient se “faire aller” sans trop de retenue.
C’était trop beau pour durer!
Le maire Jean Drapeau…. et son équipe moralisatrice décidèrent de faire maison nette avant la tenue de l’EXPO 67. Le Conseil municipal adopta le fameux règlement numéro 3416, défendant toute fraternisation entre les employés de cabarets et les clients. Ce règlement donna lieu à une lutte épique entre nos braves policiers chargés de l’appliquer, et les propriétaires de cabarets.
Il ne réprima pas les abus, au contraire…. il en créa d’autres. Les clients continuèrent à dépenser de petites fortunes dans les cabarets, avec cette différence que, plus souvent qu’autrement, ils perdaient leur compagne aux mains des policiers qui les ramassaient et remplissaient allègrement leur panier-à-salade.
Finalement, après des années de tergiversation, les autorités policières eurent le dernier mot…. et les cabarets spécialisés perdirent un à un leur permis de la Régie des Alcools.
Parallèlement, plusieurs réseaux de “call-girls” s’installèrent à demeure dans la Métropole… sous l’égide de Grandes madames, telles: la grande Claudette, la douce Francine, la belle Rose, la grosse Rita…. et Martha Adams, qui est connue partout en Amérique.
De nos jours, ces réseaux existent encore, mais, leurs activités sont plus limitées. La compétition est terrible, car des milliers de filles pratiquer^ maintenant, à temps partiel, le plus vieux métier du monde. Les professionnelles voient d’un très mauvais oeil cette concurrence déloyale…. mais, elles ne peuvent que tenter de limiter les dégâts, sans trop de succès d’ailleurs. Bien que les temps aient changé, il est toujours facile de se “payer du bon temps” à Montréal. Nos filles, dit-on, sont parmi les plus belles au monde et leurs cuisses sont particulièrement accueillantes.
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